France Moustiques

Les nuisances

 

 nuée de moustiquesLes moustiques sont des nuisibles à de nombreux points de vue ! D'abord la première nuisance que l'on peut reconnaitre aux moustiques c'est de compromettre notre repos et notre bien être ! Sans compter l'impact commercial dans les régions dans lesquelles ils représentent un frein au développement touristique, comme la Camargue mais aussi les régions boréales ou arctiques où ils sont très abondants.

Plus précisément,  ce qu'on leur reproche avant tout c'est d'être les vecteurs de nombreuses maladies, parfois très graves aussi bien pour les humains que pour les animaux. Il faut bien comprendre que les moustiques ne produisent pas de venin, mais sont vecteurs de virus.

Plus rare, mais existant, ils peuvent provoquer des allergies et très rarement des chocs anaphylactiques.

Les moustiques constituent un groupe d'études majeur en entomologie médicale, compte tenu de l'ampleur de leurs nuisances qu'elles soient sanitaires ou économiques.

Ci-dessous, découvrez les principaux dommages qu'ils occasionnent.

 

La piqûre 

Comment la femelle moustique choisit-elle son repas ? Grâce à l'odeur ! En tout état de cause, il apparait que les espèces anthropophiles sont attirées par des odeurs bien particulières : kairomones type acide lactique, sébum, ammoniac qui est émis par la sueur ou l'haleine.  Il a été mis en évidence après expérience que le 4-methylphenol  (substance naturellement présente dans la sueur) a un fort pouvoir d'attraction sur les moustiques. De surcroît,  les odeurs d'hormones secrétées par les femmes enceintes les appâtent considérablement.

 Ils sont aussi sensibles à l'odeur de la peau, de l'urine, aux vapeurs d'alcool, de parfum, les chaussettes et les pieds sales, l'odeur d'un individu qui a bu de la bière et/ou manger du fromage. On peut ainsi expliquer la raison qui fait que certaines personnes sont plus piquées que d'autres…. En outre les moustiques sont attirés par la chaleur et l'humidité, donc les personnes qui ont des températures élevées présentent une forte attraction.

Mais ce n'est pas tout ! Les femelles adorent le noir, alors que la couleur repousse les mâles. Il est donc conseillé d'éviter de porter des couleurs sombres si vous voulez limiter les piqûres.piqure de moustique

 

Si d'aventures vous n'évitiez pas la piqûre, sachez qu'une fois arrivés sur nous, les moustiques se fient à leurs thermorécepteurs pour trouver la veinule qui leur donnera le sang recherché car ils n'ont pas une très bonne vue. En revanche, il est totalement inutile d'éteindre la lumière pour les repousser. Ce n'est pas la lumière qui attire les moustiques mais l'émanation de CO2 par la fenêtre.

 Lorsque la femelle nous pique, elle insère sa trompe à travers notre peau et injecte sa salive. Celle-ci a un double effet : d’une part  elle a des propriétés anticoagulantes et dilate les vaisseaux piqués pour avoir un meilleur flux. D'autre part, elle sert d'anesthésiant local.

C'est la réaction de nos anticorps à cette salive qui provoque une réaction allergique / inflammation fort connue, le bouton de moustique ! Mais tout le monde ne développe pas de bouton…ce qui sous-entend que tout un chacun se fait piquer, même si pour certain cela passe totalement inaperçu.

Lors d'une piqûre,  un moustique prélève entre 4 et 10 ml cubes de sang en 1 à 2 minutes.

 

Astuces pour apaiser la démangeaison : le savon de Marseille, poser un objet chaud sur la piqûre quelques secondes, un glaçon ou une crème anti-hémorroïde. Un tissu imbibé d'eau très chaude peut limiter le dégagement d'histamine autour de la piqûre et donc limiter ses effets.

 

Fièvre du Nil occidental ou Infection par le virus West Nile

Apparue en Ouganda en 1937, cette infection est connue en France après des premiers cas survenus au début des années 1960. Le virus West Nile est réapparu en 2000 puis en 2003, où sept cas humains ont été recensés dans le Var. Après une campagne de surveillance, plus aucun cas n'a été dépisté depuis 2007, alors que l'on sait par ailleurs que le virus s'installe dans les pays Européens et aux USA.

Le premier cas aux USA a été détecté en 1999 et depuis plus de 30 000 personnes ont été touchées. En 2012, le virus a été en forte augmentation aux USA où 3545 cas étaient déclarés fin septembre.

Le virus est transporté par les oiseaux migrateurs, les moustiques Culex en sont les vecteurs, les cibles sont les humains et les chevaux. Ces victimes sont des hôtes accidentels car ils constituent des culs de sac épidémiologiques. Autrement dit, aucune transmission directe n'est possible du cheval à l'humain et des humains entre eux. En revanche,  Il a été remarqué des cas de transmissions lors du don de sang et d'organes. Des mesures ont donc été prises  dans ce sens. Originellement ce virus s'en prend aux oiseaux, ce n'est que lorsque les moustiques piquent les oiseaux infectés qu'ils transmettent à leur tour le virus chez d'autres individus.

 Les conditions climatiques peuvent contribuer à la croissance de la fièvre du Nil occidental, car un hiver doux et un printemps en peu en avance favorise l'apparition précoce des moustiques.

Une personne infectée peut transmettre le virus durant 6 jours. La période d'incubation s'étale de 2 à 15 jours, dans 80% des cas, l'infection est asymptomatique.  Sinon, elle ressemble à une grippe, avec fièvre, céphalées, courbatures. Dans quelques cas, les symptômes sont plus forts, la forme de la maladie est plus sévère et il y a des affections neurologiques (méningites ou paralysies). Cette forme survient avant tout chez les personnes âgées.

 

Fièvre jaune :

Cette maladie existe depuis plus de 400 ans et a causé de lourdes épidémies en Afrique et dans les Amériques, en revanche elle est totalement absente en Asie, Océanie et aux Antilles. Aucun cas n'a été déclaré en France depuis 1978, il faut rester prudent et se faire vacciner si l'on se rend dans une zone où le virus sévit. La fièvre jaune est toujours présente dans 33 pays d'Afrique, en Amérique du sud, notamment en Bolivie, Brésil, Colombie, Equateur et Pérou.

On estime annuellement environ 200 000 cas de fièvre jaune, avec 30 000 décès. Si dans nos frontières aucun cas n'a été signalé depuis plus de trente ans, ça n'est pas le cas ailleurs. C'est même l'inverse qui se produit, car depuis vingt ans on assiste à une recrudescence de la fièvre jaune et un nombre croissant de pays déclarent chaque année de nouveaux cas.

 Les actions de déforestation et d'urbanisation et tout simplement le développement des voyages internationaux augmentent le contact des humains et des moustiques et ainsi élèvent la propagation des virus. De nombreuses campagnes de démoustication en Amérique du Sud ont grandement aidé à la baisse de la fièvre jaune. Ce qui est dommageable c'est que ces campagnes ont été laissées de côté par les autorités ces dernières années, laissant réapparaitre petit à petit le virus.

Cette fièvre est dénommée « jaune » en raison de la couleur qu'elle confère à la peau de certains patients. Ce sont les moustiques de la famille Aedes qui véhiculent le virus et le transmettent à l'Homme et aux singes.

La période d'incubation est de 3 à 6 jours, puis la maladie se déclare. La première phase déclenche une fièvre, des douleurs musculaires (notamment situées au niveau du dos), des sensations de frisson, la perte d'appétit, des nausées et/ou des vomissements, une forte fièvre. Ces symptômes disparaissent au bout de 3 à 4 jours. Si pour certains patients les troubles symptomatiques s'arrêtent là, chez d'autres malheureusement, une seconde phase s'amorce. 

24 heures après cette rémission, la maladie revient dans une forme plus grave. La fièvre réapparait, le patient prend une couleur jaune, souffre de douleurs abdominales et vomit. Du sang est détecté dans les selles et vomissements. Les reins sont fortement attaqués par insuffisance rénale totale. 50% des malades décèdent en 10 à 14 jours, les 50% restants guérissent sans séquelle.

La fièvre jaune est une maladie incurable, les seuls traitements utilisés visent à diminuer les désagréments pour un meilleur confort pour le patient. En revanche, il existe un vaccin, qui lui est très efficace et vous protège pour 30 à 35 ans. Il est fortement recommandé de se faire vacciner lorsque l'on part dans des pays à risque.

 

Dengue :

La dengue ou grippe tropicale est présente dans toutes les régions tropicales des caraïbes en passant par l'Amérique du sud, les  îles du pacifique, de l'Océan Indien et l'Asie. Si cette affection semble aussi ancienne que l'existence des moustiques, on ne trouve trace d'épidémie dans la littérature médicale qu'à compter du XVIII ème siècle. Au siècle suivant, on constate que les épidémies sont récurrentes.

Au XX ème siècle, les premières épidémies de dengue hémorragique sont avérées dans les années 1950 aux Philippines puis en Thaïlande. En 1970, la maladie est devenue l'une des premières causes de mortalité infantiles en Asie du Sud-Est. Dans les années 1980 et 1990, on a constaté l'expansion des moustiques vecteurs et par conséquent de la dengue dans toutes ses formes. Désormais on sait que la dengue est l'arbovirose (maladie transmise par les moustiques) la plus répandue au monde.

On estime à 50 millions de cas à travers le monde par an, 500 000 cas hémorragiques sont recensés dont 20% sont mortels. La maladie touche toute les populations quels que soient les âges.

En 2010, 40 000 cas ont été répertoriés aux Antilles,  l'année suivante, des cas ont été identifiés à Nice. La dengue comme le chykungunia ne se développe pas dans l'hexagone, en revanche on ne peut écarter le risque d'épidémie.

En avril 2012, une recrudescence de cas de dengue a été observée sur l'ile de la Réunion. Aussi, l'agence régionale de santé (ARS) a lancé une grande campagne de démoustication, l'Organisation Mondiale de la Santé déclarant la dengue comme « ré-émergente ».

Là encore la multiplication des voyages internationaux accroit le développement de la maladie. Actuellement les zones les plus impactées sont l'Asie, l'Océan Indien, l'Océan Pacifique Sud, les Antilles, la Polynésie Française et l'Amérique Latine. Le vecteur principal est Aedes Aegypti mais il n'est pas l'unique. Aedes Albopictus, transmet également la dengue et compte tenu de son adaptabilité aux zones urbaines, on a la certitude que la dengue va également conquérir ce nouveau milieu.

Un moustique est rendu porteur de la maladie en piquant l'un de ses congénères lui-même porteur.  Après 10 jours durant lesquels le virus se développe chez son hôte, le moustique peut à son tour contaminer d'autres individus. La dengue compte quatre sérotypes, lorsqu'on est atteint par l'un on  devient  immunisé à celui-ci mais pas au trois autres restants, d'où la possibilité de contracter jusqu'à 4 fois la dengue au cours de son existence.

Il est à noter que la dengue n'est pas contagieuse, elle ne se transmet pas d'humain à humain, sauf pour les femmes enceintes qui peuvent répercuter la dengue  par le biais du placenta. Reste cependant un risque en cas de transfusion sanguine ou de greffe.

La dengue se déclare dans les 5 à 7 jours (min 3 max 15 jours) après la piqûre. Elle rendra alors la personne porteuse du virus durant 6 jours. Durant ce laps de temps, il faut impérativement tenter d'éviter de se faire piquer afin de limiter la contamination d'autres moustiques et par incidence de nouvelles personnes. Car à ce jour, aucun traitement n'existe ni vaccin, une hospitalisation est parfois obligatoire.

Lorsque la maladie se déclare, le patient a l'impression d'avoir la grippe, avec de la fièvre, des maux de tête, des nausées et/ou des vomissements, des courbatures, des douleurs articulaires et une éruption cutanée semblable à la rougeole. Il faut impérativement éviter la prise d'aspirine ou d'anti-inflammatoire car ces produits ont des propriétés anticoagulantes pouvant engendrer des hémorragies.

 3 à 4 jours après la déclaration de l'affection, le patient connait une courte rémission. Ensuite les symptômes deviennent plus forts et s'accompagnent d'hémorragies conjonctivales, de saignements de nez, d'ecchymoses. La guérison se fait en une quinzaine de jours, mais une fatigue perdure durant plusieurs semaines.

Certains patients vont quant à eux développer  deux formes plus graves de la maladie : la dengue hémorragique ou la dengue avec syndrome de choc.  

Dans la forme hémorragique, la fièvre se poursuit et surviennent en plus des hémorragies intestinales, cutanées ou cérébrales. La guérison est possible rapidement et sans séquelle.

Dans la forme du syndrome de choc, ce sont essentiellement les enfants qui sont impactés. Là on observe un refroidissement, une moiteur de la peau, une défaillance circulatoire, des douleurs abdominales exigeant une perfusion sans quoi le décès peut survenir.

Afin de contrecarrer l'essor de la dengue, des laboratoires biologiques ont mis en place des moustiques Aedes Aegypti génétiquement modifiés. Cette souche de moustiques produit des mâles qui transmettent un gène qui empêche la mutation de la larve en adulte. Les premiers essais furent marqués de succès, puisque sur une surface test, on a pu mettre en évidence la baisse de 80% de la population de moustiques. Piste à suivre…

L'institut Pasteur travaille également vivement à l'élaboration d'un vaccin. Fin 2012, un candidat-vaccin a été défini, les premiers essais cliniques devraient survenir rapidement.

Chikungunya

Cette maladie infectieuse tropicale est provoquée par un arbovirus, au même titre que la dengue ou la fièvre jaune et les vecteurs sont également les moustiques Aedes aegypti et Aedes Albopictus.

La première épidémie de cette maladie a été connue en Tanzanie en 1952 et a peu à peu gagné l'ensemble des continents africain et asiatique, puis européen. En 2005, une épidémie est survenue sur l'île de la Réunion (270 000 cas soit 40% de la population a été infectée, 250 décès ont été déplorés), aux Seychelles, Maurice et Mayotte  et a perduré jusqu'en 2006. En mars 2006, deux cas ont été détectés en Guyane française, provenant de Madagascar et impliquant la menace de voir apparaitre le virus sur le continent américain.

 En 2007, les premiers cas en Italie ont été découverts, trois années plus tard, le chikungunya est entré en France. Compte tenu de la progression d'Aedes Albopictus sur les zones tempérées, il est certain que le risque de la dissémination de la maladie en Europe et donc en France est à prendre au sérieux. C'est pour cette raison qu'un plan de surveillance a été mis en œuvre dans notre pays depuis 2006. (Réf dossier Moustique tigre sur notre site).

Le Chikungunya étant émergeant de Tanzanie et notamment au sein du peuple makondé, ce sont eux qui lui ont donné son nom qui veut dire « qui se recourbe, qui se  recroqueville » et plus précisément en français cela signifie  « maladie qui brise les os ». Son nom traduit les douleurs articulaires qu'elle provoque en donnant également des raideurs. Les personnes atteintes se tiennent de manière courbée très caractéristique.

Aucun cas de transmission d'homme à homme  n'a été recensé.  Un bémol est apporté  pour les femmes enceintes, il existe une transmission au fœtus.  Le chikungunya peut provoquer des lésions neurologiques graves chez l'enfant pouvant entraîner sa mort in utero dans le courant du second trimestre.  Le risque majeur reste l'accouchement tandis que la mère est atteinte de la maladie, dans 50% des cas l'enfant est atteint et dans une proportion de 10% les nourrissons présentent une encéphalite.

L'incubation de la maladie s'étale sur 4 à7 jours en moyenne (min 1 jour, max 12 jrs), puis une forte fièvre déclare l'infection. Il est fréquent que celle-ci dépasse les 40°C et dure environ trois jours. La fièvre peut être plus intense chez les personnes qui ont des problèmes de diabète, insuffisance cardiaque, rénale ou respiratoire. Les alcooliques déclarent fréquemment concomitamment des hépatites mortelles.

En plus de la fièvre, le patient  est frappé d'un érythème qui apparait plus précisément sur le torse, les jambes, le visage ressemblant fortement à celle de la rougeole.  Mais le symptôme le plus caractéristique reste les douleurs type courbatures très violentes (myalgies) accompagnées de douleurs des articulations (arthralgies). Ces douleurs atteignent différentes zones du corps simultanément et sont fortement virulentes et invalidantes. Elles peuvent  être ressenties durant plusieurs mois, parfois même plus d'une année. Notamment lorsqu'elles touchent des articulations fragilisées par d'anciennes blessures ou dans le cas de patients qui avaient déjà des rhumatismes ou de l'arthrose. Durant la convalescence, on constate une asthénie importante chez le sujet qui peut persister environ une année. La maladie peut évoluer vers une forme chronique avec des douleurs aux articulations persistantes et incapacitantes.

Dans 50% des cas, les patients ont également des soucis d'ordre digestifs : douleurs abdominales, diarrhées.

Les enfants ne présentent pas la même forme de la maladie. En effet, chez eux, elle s'apparente davantage à une forme de grippe. Chez les nourrissons, les douleurs peuvent être tellement intenses qu'elles peuvent littéralement bloquer la mâchoire et ainsi empêcher toute alimentation.

Globalement,  ¼ des cas sont asymptomatiques et bonne nouvelle, on ne peut pas avoir deux fois la maladie, quand on l'a eue, on devient immunisé et on ne peut pas non plus réinfecter un moustique.

La mortalité est de 1 pour 1000 et plus particulièrement chez les nouveau-nés et personnes âgées et /ou personnes déjà gravement atteintes d'une autre maladie.

A ce jour aucun vaccin n'existe, ni même de traitement curatif. Il est impératif d'aller consulter si vous présentez des symptômes semblables à ceux du chikungunya, car seuls les médecins sauront vous prescrire une médication appropriée. L'évolution clinique peut être rapidement favorable si le patient répond bien aux traitements des symptômes.  

Le chikungunya et la dengue sont assez proches niveau symptômes, c'est pourquoi ces maladies ne peuvent être traitées à la légère et qu'elles réclament un contrôle par le corps médical. On devra aussi enquêter sur le ou les voyages dans une zone de contamination du patient afin de définir s'il s'agit d'un cas autochtone ou non.

Un pôle scientifique (Unité Interactions Moléculaires Flavivirus-Hôtes) se consacre à l'étude du chikungunya et plus précisément à son mode d'action pour envahir l'organisme et aux réactions de défense de celui-ci. Un candidat-vaccin a été créée, les premiers essais seront prochainement réalisés.En attendant, la prudence reste de mise.

Le paludisme

Le paludisme ou malaria tient son origine en Afrique et provient des singes, bien que l'on ait longtemps songé qu'il provenait des oiseaux ou des rongeurs. On a aussi cru qu'il était du à un poison provenant des eaux corrompues. D'où son nom palus qui veut dire marais. De récentes découvertes ont démontré qu'en réalité il émane d'un singe qui est d'une souche différente des grands singes dont l'Homme descend, le cercopithèque. Par cette découverte, on a défini l'origine du paludisme bien plus ancienne que les premiers hominidés africains.

Globalement primates et paludisme sont étroitement liés, d'autant que les gorilles constituent le réservoir animal naturel du fléau. Quand on sait que la déforestation se poursuit, notamment en Afrique, on peut supposer que les contacts homme/singe vont augmenter et par la même comprendre que le paludisme n'est pas prêt d'être éradiqué. Grâce à différentes études, on a pu dater les premières grandes épidémies de paludisme aux alentours de 6400 à 3300 avant JC en Afrique et dans la méditerranée. Cette époque est aussi celle où l'Homme a développé l'agriculture, car cette activité, tout comme la pêche et la domestication des animaux ont rendu les populations plus sédentaires, plus denses et vivant proches de points d'eau. Les saisons de pluie ont contribué à la prolifération des moustiques et tous ces facteurs réunis ont déclenché les grandes épidémies.

De nos jours, sur l'ensemble de la population mondiale, la moitié est exposée au risque du paludisme. En Afrique, Asie du Sud-Est et Amérique latine il est avec le sida une des premières causes de mortalité infantile .En 2010, cette affection a encore fait 655 000 décès. 90% des décès enregistrés en 2010 ont frappé des enfants de moins de 5 ans en Afrique.

Un enfant meure toutes les minutes du paludisme en Afrique.

Depuis le début du XXème siècle, les campagnes de prévention et de lutte ont permis de faire chuter de 25% le taux de mortalité ( voire même d'une baisse de 33% en Afrique). Celles-ci contribuent par ailleurs à abaisser l'étendue de la maladie.

Ce sont les moustiques anophèles qui transmettent le paludisme, eux-mêmes infectés par des parasites dénommés plasmodium qui sont au nombre de quatre : Plasmodium  falciparum, vivax, ovale et malariae. Lorsqu'une personne est piquée par un moustique lui transmettant le paludisme, les parasites se déplacent vers le foie. Ils s'y installent et se divisent fortement pour devenir des milliers en quelques jours seulement. Ces nouveaux parasites sont libérés dans la circulation sanguine et infectent les globules rouges.

 

Les symptômes apparaissent généralement au bout de 7 jours, mais plus souvent entre 10 et 15 jours après la piqûre. Surviennent alors maux de tête, vomissements, fièvre, frissons. Le paludisme doit être traité dans les 24 heures si l'on veut éviter une dégradation sévère souvent mortelle. Chez l'enfant d'autres symptômes peuvent apparaitre comme une anémie, de la détresse respiratoire. Une rechute peut survenir dans les semaines ou mois suivant, celle-ci se soigne par un traitement spécial.

Suivant le plasmodium infectieux, le patient peut développer des accès palustres, cycles alternant les fièvres, sueurs froides, tremblements. Ou encore une évolution funeste du à Plasmodium falciparum.

Le paludisme provoque des avortements spontanés, des accouchements prématurés, des enfants mort-nés, des anémies chez les jeunes mamans, des décès de femmes enceintes en raison des complications de la maladie.Sont également fragilisées les personnes atteintes du Sida ou porteuses du virus. Rappelons que sont à surveiller les voyageurs qui se rendent dans des pays infestés ou tout simplement les immigrants en provenance de régions endémiques.

Le paludisme touche les populations pauvres et les entraine dans des spirales de pauvreté toujours plus forte.

Dans les régions fortement endémiques, nombreux sont ceux qui sont porteurs asymptomatiques de la maladie. Certaines personnes parviennent même à devenir tolérantes suite à des infections chroniques.

 

Une certitude : Plus le diagnostic et le traitement sont apportés tôt, plus on peut lutter et soigner le patient. Ces conduites participent en outre à la réduction de la transmission de la maladie.

L'OMS préconise des traitements préventifs dans les zones de forte transmission pour protéger les femmes enceintes. La moustiquaire imprégnée est le moyen de lutte le plus efficace.

 

On observe un début de résistance aux substances médicamenteuses en Asie et ceci inquiète ouvertement les chercheurs qui craignent une généralisation du phénomène. Car à ce jour, aucun autre antipaludique ne sera proposé avant au moins 2017. Un vaccin est en test en Afrique, mais les résultats définitifs ne seront disponibles que fin 2014. En tout état de cause, à ce jour aucun vaccin n'existe, nous devons surtout nous concentrer sur la prévention pour limiter l'extension du paludisme.

 

Vous partez aux Seychelles, partez sereins ! En effet, les moustiques vecteurs du paludisme sont totalement absents aux Seychelles ? Pourquoi alors que tous les critères propices à leur développement sont présents : climat, trafic aérien, maritime. Cette absence est la cause de l'absence de mammifères terrestres autochtones. Autre bonne nouvelle : Les moustiques français n'ont pas la capacité de transmettre le paludisme. Nous pouvons donc éviter une épidémie en France.

 

 

 

 

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