Anophèles
Si on se penche sur la signification de leur nom, il faut admettre que ça n'est pas brillant puisqu'anophèle veut dire « inutile ». 464 espèces forment cette famille, dont 68 transmettent le paludisme.
Les Anophèles gambiae sont les vecteurs de la filariose lymphatique mais surtout du paludisme en Afrique subsaharienne, Asie et les régions néo tropicales. S'ils sont « inutiles » ils n'en sont pas moins nocifs quand on sait que le paludisme est une des premières causes de mortalité infantile en Afrique.
Les Anophèles transmettent le paludisme par le biais d'un parasite, le plasmodium. Etant donné les dégâts sanitaires dont ils sont coupables, les scientifiques suggèrent de nouvelles pistes de réflexion. À savoir une meilleure connaissance du moustique auprès des populations et une meilleure étude biologique de l'insecte en lui-même. Car comme ses congénères moustiques, il développe une meilleure résistance aux insecticides, il faut donc repenser l'offensive. Une autre piste à explorer serait de s'attaquer au plasmodium lui-même. En effet l'Anophèle n'est pas exclusivement le vecteur de la maladie car le plasmodium réalise une partie de son cycle vital à à l'intérieur même du moustique. On pourrait alors trouver une façon de bloquer le développement du parasite, de sorte à ce qu'il ne soit plus transmis par les piqûres de son hôte.
Comme d'autres moustiques, vous ne les trouverez pas en Antarctique, Islande, Polynésie, ni aux Seychelles.
En Corse, ils sont très présents et sont également bien connus et redoutés en Camargue. Leur extension ayant été favorisée par la riziculture, ils pullulent littéralement rendant les séjours dans le delta du Rhône insupportables. Les Anophèles sont fréquents dans les rizières, les marais.
Ils se dispersent d'environ quelques kilomètres et sont assez actifs à l'aube comme au crépuscule. En extérieur, ils attaquent en début de la nuit et en moindre degré en intérieur. Leur vol étant insonore, il est excessivement ardu de s'apercevoir de leur présence auprès de nous.
Leurs ailes sont tachetées et leur corps au repos a son abdomen relevé. La reproduction se fait 24 à 48h après l'émergence de l'adulte. Les femelles Anophèles ne s'accouplent qu'une fois dans leur vie et conservent les spermatozoïdes dans une spermathèque. Elles pondent de 50 à 200 œufs, déposés sur l'eau, ils éclosent en 2-3 jours sous un climat tropical et sous 2 à 3 semaines en milieu tempéré. Le stade larvaire dure entre 7 jours et 5 semaines. Afin de respirer les larves doivent se tenir parallèles à la surface de l'eau, ce qui est caractéristique de cette famille. La couleur des larves s'adapte à la couleur de l'eau où ils gitent. Leur nymphe ressemble à une virgule lorsqu'on la regarde de profil.
Le stade adulte dure une semaine pour les mâles et jusqu’à 2 mois pour les femelles.